Madame la présidente

J’ai été étonnée d’apprendre, en lisant l’excellent « 100 questions sur les femmes et la politique » de la délirante Manon Tremblay, que des femmes ont été cheffes de gouvernement dès les années 60! Depuis Madame Bandaranaike qui a présidé le Sri Lanka pendant trois mandats entre 1960 et 2000, 62 femmes ont exercé l’ultime pouvoir, en étant soit présidente, soit première minitre. Dans la liste de ce club sélect, des pays qui surprennent : la Bolivie, Haïti, le Bangladesh, la Guyanne, la Turquie, le Sénégal…

Le Canada, avec son maigre 22,4% d’élues à la Chambre des Communes suite aux élections du mois dernier, fait piètre figure, et a peu de chance de répéter de sitôt l’expérience courte (mais inoubliable!) de Kim Campbell.

Pratiquement aucun pays n’a dépassé le quart d’élues sans mesures contraignantes pour les partis politiques. Alors, mesdames, des quotas, en avoir ou pas?

12 Comments

  • Nancy
    30 octobre 2008

    La question est « délicate » . En fait, pour que la présence de femmes au pouvoir soit effective et vraiment utile, je crois qu’il faut que ces femmes soient à l’écoute des autres femmes. L’idée de quota n’est pas bête, si et seulement si on s’attaque aussi à la base même des choses, c’est-à-dire aux inégalités entre les sexes (ce qui n’exclue évidemment pas les autres types d’inégalités). La question reste toutefois à savoir si on peut d’abord s’attaquer au nombre de femmes en politique avant de se concentrer sur la racine des choses… Bref est-ce la poule ou l’oeuf qui vient en premier? Peuvent-ils tout simplement venir de pair?

    [Commentaire hors-sujet? Abusif? Spam?]

  • Éliane
    30 octobre 2008

    Nancy, ton commentaire est d’autant plus pertinent dans la mesure ou le pouvoir, tel que constuit et défini par les hommes depuis longtemps, demande aux femmes qui s’y plongent d’adopter plusieurs des comportements relatifs à la construction genré masculine et au pouvoir genré masculin. Alors tout comme l’avance Nancy, des quotas, oui, mais qui s’incrivent dans toute une mobilisation pour modifier les fondements même des inégalités entre les sexes. Rappellons-nous que les inégalités sont souvent tellement bien intégrées par les femmes qu’elles en deviennent aussi les artisannes. Surtout au pouvoir!

    [Commentaire hors-sujet? Abusif? Spam?]

  • Isabelle C.
    30 octobre 2008

    Voilà une bonne raison de s’intéresser au projet d’un nouveau mode de scrutin visant, entre autre chose, une représentation égale entre hommes et femmes dans nos gouvernements.Vous pouvez trouver des d’infos sur le site http://www.democratie-nouvelle.qc.ca
    En passant, trippant comme blog. Merci les filles!

    Isabelle C

    [Commentaire hors-sujet? Abusif? Spam?]

  • Marianne
    30 octobre 2008

    On a tendance à l’oublier, mais la politique c’est beaucoup une affaire de gros sous. Et les contacts dans le milieu des affaires (ceux qui ont une grosse bourse là) sont souvent des hommes aussi…

    Mais c’est un peu en dehors du sujet! Je crois au quota. Ce changement vers l’équité doit être « forcé » un peu, il doit être provoqué. Peut-être qu’un effet d’entraînement serait pensable ensuite.

    Le nouveau cabinet Harper compte 11 femmes ministres, c’est le tiers du conseil. Et ça semble impressionner les journalistes…

    [Commentaire hors-sujet? Abusif? Spam?]

  • locumax
    30 octobre 2008

    Qu’elle que soit le système électoral le problème restera entier tant et aussi longtemps que le monde ne vote pas pour les femmes qui se présentent. Forcer chaque parti politique à présenter autant de femme que d’homme est nécessaire. Mais une fois au pouvoir, il aura bien seulement les députés que le peuple aura choisi.

    Enfin ce que je veux dire c’est que les mesures coercitives ne s’adressent pas au fond du problème. L’éducation et l’évolution des mentalités restent des incontournables pour faire changer le paysage social et donc politique. Et surtout ne jamais laisser personne pensé que la lutte est terminée. Ca existes tu un vrai de vrai lobby féministe?

    [Commentaire hors-sujet? Abusif? Spam?]

  • Juli
    31 octobre 2008

    Ici (de France) les quotas qui ont tant animé les débats ont eu un effet sur la représentation politique des femmes, mais dans des proportions qui restent assez ridicules (faut dire qu’on part de loin hein..). Pire encore, les mesures (anti) sociales prises par le gouvernement de Sarkozy et la chambre élue de 2007 (la plus mixte de l’histoire de France) s’acharne à mettre à mal les droits des femmes, directement, en menaçant le service droit des femmes, en donnant une voix nouvelle aux conservateurs anti avortement, anti adoption pour les LGBT et aux lobbys de pères qui décrient si souvent les avancés du féminisme.. En plus de ça, ce gouvernement féminisé s’attaque aux droits sociaux de l’ensemble des français-e-s, des étranger-es et c’est bien là le pire danger qui menace les femmes : fin de la sécurité sociale, de la protection des salari-e-s sur la marché du travail, du service public d’éducation et de la petite enfance, réforme de l’alloc de parent isolé…. Et ce sont la grande majorité des femmes françaises et étrangères qui trinquent, qui rentrent au fourneau ou qui au contraire travaillent sans compter pour des salaires de misère… Alors je me demande si quelques femmes de plus au parlement, ça sert pas un peu de cache misère??? Plus encore, je me dis que cette question qui nous divise tant n’est peut-être pas parmi les prioritaires quand on admet ses effets limités (bien plus symboliques que politiques).. Au fond, je ne suis ni pour ni contre, je ne me sens juste pas tellement concernée dans mon expérience de femme. Je n’en rajoute pas sur le profil sociologique des femmes qui accèdent aux postes de responsabilité politique dans nos démocraties actuelles…

    Enfin, et en fait, c’est la chose qui a réellement attiré mon attention, je tombe de haut en lisant « Dans la liste de ce club sélect, des pays qui surprennent : la Bolivie, Haïti, le Bangladesh, la Guyanne, la Turquie, le Sénégal… »
    Et, sans faire de procès d’intention, il faudrait qu’on nous précise en quoi il parait si « surprenant » qu’aux Sud, les droits des femmes (en particulier aux sortir des indépendances) sont bien plus avancés qu’aux Nord…
    Est-ce que richesse, occident, économie de marché, etc. rimerait plus logiquement avec égalité homme-femme que les pays cités?
    Je suis surprise, un peu attristée aussi, de lire ici des propos d’un autre âge… heu non…d’un autre bord.

    [Commentaire hors-sujet? Abusif? Spam?]

  • Karine
    2 novembre 2008

    Les quotas sont souvent vus comme étant une solution à la sous-représentation politique des femmes et c’est sûr qu’en voyant les résultats au Rwanda [plus de 50% des élus sont des femmes!], ça nous encourage au Canada de faire de même. Néanmoins, il y a d’autres pratiques comme une réforme électorale qui pourraient obtenir des résultats similaires. Toutefois, les changements majeurs doivent provenir des partis politiques. L’actuelle ministre d’État au Statut de la Femme, Helena Guergis, s’était présentée dans un comté qu’elle savait perdant pour le parti conservateur provincial et c’est souvent le cas des femmes, ça devrait changer!

    [Commentaire hors-sujet? Abusif? Spam?]

  • Pasto
    4 novembre 2008

    Constatant ce qui ce passe en France avec le gouvernement actuel, et également au Québec, où Charest a formé le premier cabinet avec la parité hommes-femmes, je dois dire que cette représentativité politique ne permet pas toujours de faire avancer les questions qui nous concernent. Bref, si le système politique demeure le même, que le copinage demeure la règle lorsque l’on cherche des appuis au sein d’un parti, si on ne change pas la façon de faire de la politique, on continuera à recréer les mêmes inégalités et exclusions.

    On doit pouvoir changer la façon de faire de la politique pour y attirer des femmes (et des hommes) qui auront une réelle volonté de transformer le système social actuel, et qui ne seront pas uniquement attirées par la « carrière politique ». Le système actuel oblige la formation de « techniciens » de la politique, c’est-à-dire des hommes et des femmes qui aspirent à la carrière politique et qui y arrivent pas leur connaissance du des rouages de la « mécanique » politique. La majorité d’entre eux n’est malheureusement pas porteuse d’idées, de valeurs ni d’idéaux en tant que tels, mais bien davantage de l’idée de laisser leur « trace » au sein du système et des partis déjà en place.

    À côté de tous ces petits coqs de basse-cour qui oeuvrent en chambre, quelle place reste-t-il pour celles qui désirent réellement débattre d’idées? Quelle place reste-t-il à la démocratie, si pour arriver au titre de député on doive nécessairement se plier à ce jeu des partis, du copinage et de la partisanerie?

    Et quand « l’autre pouvoir » est entre les mains des Péladeau et Desmarais de ce monde… Vivement les blogs et l’Internet!

    [Commentaire hors-sujet? Abusif? Spam?]

  • locumax
    4 novembre 2008

    Est ce que plus de femme en affaire se traduirait par plus de femme en politique. Et cela etant est ce que cela se traduirait par plus de politiques sociales pour aider le peuple. Des Palin Tatcher et cie… c’est pas mieux.

    [Commentaire hors-sujet? Abusif? Spam?]

  • Edenne
    8 novembre 2008

    Réformer le système électoral est prometteur, n’empêche, il faudrait accroître la place des médias alternatifs dans l’espace publique.

    En effet, parallèlement à la sous-représentation des femmes en politique, il y a également le traitement des femmes d’État par les médias.

    Par exemple, le 7 novembre dernier, la une de La Presse ressemblait à ceci (sans exagération): « Pauline Marois SNOB d’après un rapport interne du PQ. » Qu’est-ce qui est fascinant dans tout cela, c’est que l’article à l’intérieur du quotidien était beaucoup plus nuancé… Difficile pour Mme Marois de se défaire d’une image lorsque les médias s’acharnent à encourager les préjugés quant aux femmes en politique. À ma connaissance, je n’ai lu aucun journal titrant: « Jean Charest SNOB »…

    [Commentaire hors-sujet? Abusif? Spam?]

Post a Comment