Grève féministe illimitée: retour sur l’occupation du 21 mars 2012

Sous le soleil inattendu du mois de mars, les féministes étudiantes se sont rassemblées et ont marché ensemble hier, le 21 mars 2012, pour dénoncer la hausse sexiste des frais de scolarité. Une occupation des bureaux de la Ministre de la Condition féminine Christine Saint-Pierre a eu lieu et les féministes étudiantes exigent une prise de position de la part de Mme Saint-Pierre, accompagnée d’une rencontre le 28 mars prochain. Elles veulent y discuter  des impacts sexo-spécifiques de la hausse des frais de scolarité.  La manifestation s’est finalement dirigée vers le Parc Lahaie où elle s’est transformée en vigile prochoix contre les antichoix tenant leurs «40 jours pour la vie» sexiste et rétrograde. «Gardez vos prières loin de nos ovaires!»

Répliquant ainsi à la récupération de la manifestation du 8 mars dernier, cette manifestation dénonçait aussi l’absence de valeurs et principes féministes au sein des fédérations étudiantes nationales ( la Fédération étudiante collégiale du Québec et la Fédération étudiante universitaire du Québec). En comparaison, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) possède des principes féministes, mais on perçoit un flagrant problème dans leur application au quotidien.

Voici un extrait des revendications des féministes en grève:

Non seulement cette hausse est une mesure malhonnête qui vise à faire de l’éducation un privilège pour une élite, mais elle se trouve à être une décision politique sexiste. La hausse des frais de scolarité touchera davantage les femmes en raison des inégalités structurelles qui perdurent entre les sexes. […] En gagnant en moyenne 71% du salaire des hommes au cours d’une vie, les femmes ont déjà une charge économique plus grande.  Et si l’on pense à long terme, dû à leur plus faible salaire, ce sont les femmes qui remboursent plus longtemps leurs prêts étudiants, qui paient davantage d’intérêts, ce qui, en vérité, augmente les impacts des frais de scolarité des femmes ou des communautés précarisées.
Oui, c’était une belle manifestation, dynamique, énergisante, s’arrêtant à des lieux symboliques tels que la Basilique Notre-Dame et au ministère de la Condition féminine, réclamant deux services essentiels pour l’émancipation et l’autonomie des femmes: l’accès à l’éducation et l’accès à l’avortement. Ces deux services, on le rappelle, sont menacés par la hausse des frais de scolarité et par la réouverture du débat sur l’avortement.

Sur ce, bravo aux féministes étudiantes pour cette manifestation réussie et maintenez la pression!

«À qui la rue? Aux femmes la rue!»

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