Maquilleuse… et féministe?

Ayant tout récemment acquis un diplôme d’artiste maquilleuse, je me suis mise à me questionner.Est-ce que je pourrais combiner cet emploi à mes valeurs fondamentales? Une valeur telle que l’égalité hommes-femmes? Est-ce possible? Houston, we’ve got a problem!

Nos premières expériences avec le maquillage remonte habituellement à l’âge ingrat : La puberté! Les raisons qui poussent les jeunes filles dérangent souvent leurs parents car c’est un rappel qu’elles ne sont plus des enfants et qu’elles ont un besoin de séduction. Le besoin de plaire, c’est là une des principale raison pourquoi les gens se maquillent et ça dérange souvent. Est-ce que ce serait un restant de religion catholique? Encore en 2008, une femme qui se maquille n’est pas toujours bien perçue dans son milieu de travail. Futile, le maquillage? Pas tant que ça!

Certaines femmes disent ne pas se maquiller car elles ne veulent pas entrer dans le moule de la consommation ou parce que les produits qui se retrouvent dans ceux-ci sont plus souvent qu’autrement chimique. Heureusement, de nos jours, il existe quelques marques de cosmétiques naturels et sans agents de conservateurs néfastes. Elles ne sont pas encore légions, mais elles exsitent et tant mieux pour nous. Car, chosir des produits pour notre bien-être et nos valeurs, ça aussi c’est un geste féministe.

Il n’est pas rare que dans le métier de maquilleur, nous y retrouvons plus souvent des hommes que des femmes qui jouent avec les grands.Et, pourtant, il y’a beaucoup plus de maquilleuses que de maquilleurs. Même constat du côté des coiffeurs. Trouvé l’erreur!

Je dois également avouer que cela me fâche d’être totalement consciente qu’une femme « se doit de porter du maquillage » mais qu’on ne demandera jamais la pareille à un homme. Sachez que, selon les époques, les hommes ont jadis porter du maquillage. Àu temps du roi soleil, autant les hommes que les femmes se poudraient bien la figure et se collaient des mouches. Plus près de notre ère, pensez aux rock stars actuelles et à leur eyeliner bien en évidence. Le métrosexuel n’est-il que la pointe de l’iceberg? Plus ça change, plus c’est pareil.

Maquilleuse et féministe? Une possibilité? Malgré tout, j’espère que oui. C’est peut-être en ayant des maquilleuses prônant une attitude différente que le milieu changera. Qu’en m’affirmant et de croire en mes valeurs qu’il y’aura un effet domino. Car je sais que je ne suis pas la seule à penser ainsi.

« Si tu ne peux les battre, joins-toi à eux »… mais n’oublis surtout pas ton champ de bataille.

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Et vous, en tant que féministe, quelle est votre opinion quant au maquillage chez les femmes?

8 Comments

  • Stéfanie
    5 janvier 2009

    Ben le fun comme sujet ça. Je suis artiste-maquilleuse à mon compte depuis 1997. J’ai entendu mon quota d’idées reçues à propos de ce métier, et je vois parfaitement d’ou vient ton questionnement. À mon avis, il est ABSOLUMENT possible et complètement non-contradictoire d’être maquilleuse ET féministe. Moi, je le vis sans paradoxe. L’un n’annule ni ne ternit l’autre.

    Pour continuer dans la lignée de ton raisonnement, voici ce que je pense…Au fur et à mesure que notre relation avec notre féminité s’est transformée,il en a été de même avec plusieurs des artisans qui s’expriment en présentant différentes interprétations de la féminité, soit par le maquillage que la mode en général. Ça ne reste que des interprétations, et ne nous définit plus, j’ose croire.

    À l’ère de l’hypersexualisation (et pas juste chez les femmes)je trouve sain de se méfier de toute forme de dictature esthétique, mais prenons garde de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Il faut simplement différencier les artisans des publicitaires et des «commercialisateurs»,qui eux n’ont plus rien à voir avec une démarche artistique d’expression. Encore une fois, ce n’est que mon opinion.

    Lecture intéressante pour affûter sa réflexion: «Quand la beauté fait mal: enquête sur la dictature de la beauté», de Naomi Wolf.

    Un mot sur l’hypersexualisation puisque j’ai moi-même lâché le terme…je trouve que le terme est un peu galvaudé ces jours, dans le sens «utilisé à toutes les sauces». Il semble que certains médias ont récupéré ce bouton panique pour dénoncer des situations mal mises en contexte, qui font partie d’une polémique qui me semble encore bien mal comprise.

    À suire, comme dirait mes vieilles idoles.

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  • Marie-Anne
    6 janvier 2009

    Je ne vois aucun paradoxe dans la féminité et le féminisme. Le maquillage, c’est comme notre look, c’est un choix personnel, c’est une manière de montrer qui on est et comment on se sent. C’est vrai qu’on peut aborder la féminité d’une meilleure façon qu’actuellement présentée dans les domaines commerciaux tels que la publicité ou les catalogues de mode des grandes chaînes qui ne présentent que rarement des modèles féminins réalistes. Il faut avoir une attitude positive face au maquillage, mais aussi face à la mode et la beauté en général, sans tomber les yeux fermés dans les stéréotypes et les images construites/offertes par la société… Toutefois, je suis d’accord avec les personnes qui refusent de se maquiller, parce que cela peut paraître aussi comme une attitude de séduction, pour plaire, orientée le plus souvent dans le but d’attirer le regard masculin, dans des relations majoritairement hétérosexuelles. Les codes et les standards de beauté sont bien souvent dictées par les tendances générales d’une société, dont l’une d’elle les plus importantes est l’hétérosexualité. Il est donc normal que les codes, dans le maquillage, servent aussi à plaire au regard masculin, à la société hétéro.

    Bref ! Le sujet est inépuisable. Vraiment, très très intéressant lui aussi.

    Le désir d’avoir une féminité assumée n’exclut pas l’engagement féministe bien au contraire. Maquilleuse et féministe ? Bien sûr, pourquoi pas ?

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  • Isabelle N.
    6 janvier 2009

    Tout à fait d’accord, je ne vois pas de contradiction. Évidemment, il faut être lucide et voir le côté « business » de l’industrie de la beauté : mais quand on assume son envie de cacher ses petits défauts, de se montrer sous son meilleur jour, je ne vois pas cela comme anti-féministe.

    J’en profite pour faire une confession honteuse : j’adooore l’émission « what not to wear » diffusée sur la chaîne américaine TLC. Dans cette émission, les concurrentes (très majoritairement des femmes) voient leur garde-robe étalée et critiquée au grand jour, et ont 5000$ à dépenser pour une nouvelle garde-robe en suivant quelques règles. Elles passent ensuite chez le coiffeur et sur une chaise de maquilleuse. Le résultat est souvent spectaculaire!

    J’apprécie de cette émission qu’il n’y ait ni chirurgie plastique, ni recommandation de régime : les concurrentes viennent telles qu’elles sont, et on leur enseigne les meilleures façons de se mettre en valeur.

    Après tout, s’il existe des façons pour les grassouillettes, comme moi, de bien paraître, je préfèrerais les connaître au lieu de me farcir toutes ces pubs de régime!

    Secondo, en prenant des femmes de tous âges, grosseurs et couleurs confondues, on se rend compte d’une chose : nous sommes toutes, TOUTES désemparées dans une cabine d’essayage, que nous soyons de grandes échalotes ou de petites poires.

    Intriguant constat.

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  • caroline/sybille
    30 janvier 2009

    Le meilleur jour est celui au naturel! Le maquillage m’amuse et je l’utilise en fantasie pas pour me cacher mes petits défauts, pourquoi faire!

    Le maquillage est cool, il permet plein de possibilités! Comme nous sommes toutes différentes alors! Le maquillage est mal utilisé, je trouve, souvent, juste pour nous faire paraître une personne que nous ne sommes pas…La beauté se dévoile et ne porte pas de fond de teint.
    Le maquillage est drôle, il peut être très amusant!!

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  • Edenne
    7 février 2009

    Merci Fanie pour cette réflexion à propos.

    En tant qu’artiste maquilleuse, peut-être peux-tu identifier quelques marques de cosmétiques écologiques? (À faible toxicité, sans agents de conservation, biologique et biodégrable.)

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  • ziall
    9 février 2009

    Bonjour ^^

    Comme je le vis chaque jour, on peut très bien se maquiller chaque jour, être catholique pratiquante et être aussi féministe ^^

    Et oui, c’est beaucoup mieux de prioriser les produits verts non testés sur les animaux ^^

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  • MlleL
    10 février 2009

    «««Secondo, en prenant des femmes de tous âges, grosseurs et couleurs confondues, on se rend compte d’une chose : nous sommes toutes, TOUTES désemparées dans une cabine d’essayage, que nous soyons de grandes échalotes ou de petites poires»»»

    Non, nous ne le sommes pas toutes. Pourquoi devrait-on l’être? Pourquoi serait-il normal de l’être? Je ne suis pas une superchix-topnana et pourtant, depuis mes 18 ans, je me suis rarement retrouvée attristée devant le miroir. Pas toujours émerveillée, mais sans doute pas dégoûtée! Indifférente est sans doute le mot le plus juste.

    Malgré mon opinion sommes toutes assez négative des artifices, je me retrouve chaque matin devant le miroir en train de procéder au même rituel. Rituel duquel il m’est impossible de me défaire, car je m’y soumets depuis l’âge de 13 ans. J’ai ainsi été un modèle pour ma soeur qui elle aussi se maquille maintenant quotidiennement. Comme le fait encore chaque matin ma mère, âée de cinquante ans. Mais pas mon frère.

    Qu’on le veuille ou non, le maquillage est un standard spécifiquement imposé aux femmes.

    C’est peut-être parce que la plupart des femmes qui ont posté ici trouvent qu’il est normal de se sentir désemparé face à son image qu’elles trouvent aussi normal de recourir au maquillage.

    Je me trouve très bien sans.

    Mais dans la vraie vie, les femmes se maquillent. Et celles qui ne le font pas ont l’air fades. Alors demain matin, au réveil, au lieu de dormir encore un peu, j’irai me maquiller.

    Ce n’est pas un drame, je vis très bien quand même, mais ne faisons pas comme si rien n’était.

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  • mlleL
    11 février 2009

    Cela dit, on peut certainement être féministe et maquilleuse.

    Je crois toutefois qu’il y a une différence entre ça et la pratique rituelle qui consiste à se maquiller quotidiennement. Elle change nécessairement notre rapport au corps.

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