Y a-t-il trop d’anti-féministes… partout?

Suite à la sortie du controversé billet intitulé Y a-t-il trop de féministes dans Urbania? j’ai décidé de prendre le crachoir pour relativiser les choses.

D’abord, traiter ses collègues de « féministes enragées et d’anti-zizi engagées » c’est pas juste dénigrant, c’est complètement provoquant. Oui, je sais que le but de l’auteur n’est pas de se faire des amiEs (annonçait-il sur sa page Facebook), ni de plaire à tout le monde; que sa démarche pourrait être clairement attribuée à celle d’un troll; et qu’il ne faut pas les nourrir, les trolls (quoique là-dessus, ce n’est pas tout le monde qui est d’accord!). Mais, voyez-vous, après la chronique de Réjean Tremblay (pour ne nommer que lui) et tous les autres qui ont une tribune quelque part, dans un périodique ou un blogue, je ne comprends pas comment on peut trouver que le féminisme (et/ou les femmes) ont trop de place au Québec. Je sais que l’auteur pose la question au sujet d’Urbania seulement. Et peut-être qu’il y a une majorité de chroniques écrites par des personnes se revendiquant féministes. Peut-être aussi que les critiques publiées peuvent être perçues comme agressantes. Peut-être.

Mais, laissez-moi redresser quelques faits:

  • les féminismes et les féministes tendent (habituellement) à dénoncer un système (le patriarcat) et lorsqu’on souligne « le spectre de l’homme vil, obsédé, exploiteur, profiteur, violeur, batteur, esclavagiste » c’est souvent (sauf exceptions) pour critiquer ces rôles stéréotypés qui sont attribués aux hommes, pas pour dire que tous les hommes sont ainsi. Car, oui, le patriarcat nuit aux hommes autant qu’aux femmes;
  • expliquer aux femmes (collègues supposément égales) sur quoi et comment écrire, c’est du mansplainning, oui, oui, bête de même!
  • si t’aimes pas tes collègues de travail, soit tu en parles à ton boss, soit tu te remets en question (non, tu ne peux pas être le seul à avoir la bonne note dans la fanfare), soit tu quittes;
  • dire aux femmes d’être aimables, c’est participer à la culture patriarcale qui ne donne du pouvoir à la femme que lorsqu’elle est en relation avec un homme;
  • pourquoi insister pour que les femmes parlent des hommes (faudrait appliquer le test de Bechdel aux écrits…)?

Enfin, j’espère qu’il trouvera son compte, ailleurs ou sur Urbania.

3 Comments

  • Jeune et Cervelée
    13 février 2014

    J’ai lu le billet en question, et, personnellement, je l’ai davantage compris comme étant un ras-le-bol envers « certaines » féministes qui passent davantage leur temps à cracher sur les hommes, à mettre sur leurs épaules et à pondre des billets d’humeur poétiques et bien écrits, certes, mais pas franchement profonds, plutôt que de susciter une réflexion et de faire avancer les choses en analysant des phénomènes de manière structurée. En ce sens, je suis parfaitement d’accord avec l’auteur et je le dis clairement dans mon commentaire sur le site. Je n’ai pas l’impression qu’il a un problème avec le féminisme, j’ai l’impression qu’il a un problème avec Mme Labarre…ce n’est pas professionnel de sa part, mais c’est mon impression.

    Par contre, certains propos et le titre même du billet ne sont pas les meilleures décisions de l’auteur…et il est totalement responsable de ce point.

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  • Etienne
    14 février 2014

    Je ne suis pas d’accord avec le « fait » que le patriarcat nuit autant aux hommes qu’aux femmes. Les femmes sont les très grandes perdantes du système patriarcal. Dans ce système où les hommes dominent les femmes, comment on peut affirmer que le dominant est sur le même pied d’égalité que la dominée ? Pour moi, c’est juste ridicule. On va sûrement me dire que les hommes sont pris, au même titre que les femmes, dans un carcan de stéréotypes et rôles sexuels/genrés. Soit. Cependant, les hommes retirent du patriarcat d’immenses privilèges que les femmes n’ont pas.

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