Lectures d’un passé pour faire place au présent

Voici, tout simplement, deux suggestions de romans pour vous.

D’abord, The Heart Does Not Bend, écrit par l’écrivaine canadienne d’origine jamaïcaine Makeda Silvera. Elle nous offre un roman intense, lourd qui nous transporte dans un monde riche et plein d’espoir malgré les coups durs dans la vie d’une jeune femme, Maria, influencée par un passé où cinq générations se font la guerre et s’aiment à la fois. Ce magnifique livre touche aux thèmes de la famille, de l’homosexualité, de la violence multiforme, de l’immigration, de l’importance de la mémoire, et de la survie féminine (et féministe oserais-je dire) dans un contexte de traditions homophobes et patriarcales.

Puis, je vous invite à plonger dans l’écriture de Marie Célie Agnant, auteure montréalaise née à Port-au-Prince. Elle nous a offert, entre autres, La Dot de Sarah (1995), ainsi que le merveilleux roman Le livre d’Emma (2002), dans lequel elle raconte, à travers une interprète nommée Flore, l’histoire difficile d’Emma, une femme internée en psychiatrie à Montréal pour avoir tué sa fille. À travers les tristes souvenirs de l’esclavage, Emma raconte à Flore « comment la folie s’est emparée des femmes de sa lignée et remontera le fil de l’histoire, jusqu’aux bateaux négriers et aux plantations ». Poignant, risquant de vous mettre un peu en colère, ce roman fut pour moi la version roman de la célèbre chanson Strange Fruit, de Billie Holiday.

Bonne lecture !

3 Comments

  • doty
    9 mars 2009

    Bonjour,

    Je suis le français de service.

    Dois-je en conclure qu’une féministe ne conseille que des livres dont l’auteur est une femme ?

    Si tel était le cas, cela confirmerait l’extrémisme que je sens chez la plupart des intervenantes de ce blog.

    Cordialement.

    remarque :
    oui je sais j’ai écrit « auteur » et non pas « auteure » mais à choisir la féminisation j’aurais alors écrit « auteuse » comme il se doit

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  • doty
    9 mars 2009

    « Français de service » c’était plutôt une petite formule pour qu’on me pardonne mes imperfections quant à la maîtrise du mode de vie au Québec.

    Promis, je ne l’utiliserai donc plus puisque vous en prenez ombrage.

    Pour autant, je maintiens que contradiction ne doit pas valoir contrariété comme c’est trop souvent le cas ici.

    Bien sûr, on pourra me répondre que rien ne m’oblige à venir sur ce blog (ce qui est vrai d’ailleurs) sauf que j’adore les débats contradictoires et que finalement le féminisme ne doit pas se résumer à des interventions entre femmes auquel cas il serait comparable à de vulgaires réunions tupperware !

    Cordialement.

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